Quito, jour 6

Aujourd’hui, les nuages ont décidé de se jouer de nous. Ils dévoilent puis cachent des pics rocheux dignes d’un décor imaginaire, là-haut aux lacs du Mojanda. Le sommet à atteindre s’élève à 4200 m, Fuya Fuya semble inatteignable. La lumière court sur les vallons recouverts de plantes porcs-épics. Hostiles au premier abord, elles vont en réalité s’avérer de la plus grande aide pour se hisser jusqu’au sommet rocheux battu par le vent glacial. Accrochée tel un koala sur la roche brute avec le vide de toutes parts. Le soulagement est de courte durée arrivés en haut car on pense déjà à la descente encore plus périlleuse qui nous attend. Ne pouvoir s’en remettre qu’à la poigne de son guide qui nous prête main forte dans tous les sens du terme, lui offrir une confiance aveugle, s’y perdre un petit peu pour en fait s’y retrouver encore davantage.

Ce soir, de retour à Quito, pour la fête des lumières, les lueurs des habitations lointaines sont comme des milliers de constellations d’étoiles sur lesquelles l’oeil pourrait se reprendre à l’infini. La fête bat son plein dans les rues, et on serait bien incapables de dire où est-ce que l’on se trouve dans le monde. La ville fourmille pour la fête nationale et les ruelles débordent de personnages déguisés, de vendeurs à la sauvette aux paniers plein de délices et de boui-bouis tentaculaires semblant s’enfoncer jusque dans la terre. Fascinant mélange d’architecture coloniale et colorée où l’on prend plaisir à se perdre pour se retrouver encore à nouveau devant quelque fulgurance visuelle qui imprime la rétine et l’âme. On se sent bien ici.