Otavalo, jour 5

Réveil à la Hacienda. Un colibri butine les fleurs roses qui bordent l’entrée. On part à la conquête du Culbiche qui culmine à 3800 m d’altitude. Dans la voiture, le chauffeur nous sert tout son répertoire de chansons d’amour locales qui n’aurait rien à envier à notre Chérie FM. On grimpe par la route puis par les chemins de terre. La pluie dans les pins qui enserrent le volcan. La montée est vertigineuse, battue par le vent et la pluie qui nous laissent quand même entrapercevoir un arc-en-ciel sans pudeur. Les herbes folles sont ébouriffées par les bourrasques constantes et ondulent à qui mieux mieux.

Après une ascension quasi-verticale, le sommet se dévoile au milieu des nuages qui le maternent. Percé d’eau en son centre, il laisse le ciel défiler à toute vitesse. L’impression de pouvoir toucher les nuages, d’avoir atterri sur une autre planète qui ne serait que vapeur et herbes folles demandant à être exorcisées. Paysage lunaire. Le vent est assourdissant. Le gris noir laisse finalement place à un bleu éclatant et le vent se fait silence jusque dans la vallée quadrillée de plantations de maïs.