Hébron, jour 7

Aujourd’hui, le mauvais temps nous assigne à résidence. Les coupures d’électricité s’enchaînent et on passe la journée sans eau courante. Peut-être une façon de se rendre compte de la réalité de la vie des femmes ici, qu’on voit peu dans la rue. On amène un four à gaz au milieu de la médiathèque hors d’âge et on se met à pâtisser et préparer des petits pains palestiniens à côté des ordinateurs recouverts de poussière. L’odeur de gaz embaume la pièce qui résonne déjà des grelots de rires taquins. Le soir autour du narguilé, Zaïd coiffe consciencieusement les cheveux de Yasseen assis à ses pieds dans l’obscurité du vidéoprojecteur, le peigne dans une main et la pipe à eau dans l’autre. Il pleut à torrents sans interruption.